Aller au contenu

Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
152
MONROSE


d’une situation inattendue, je ne pus m’empêcher d’applaudir et de rire à la fois. « Parbleu ! mon cher Monrose, lui dis-je d’un air de raillerie plus offensant que des injures, vous n’avez bien que ce que vous méritez ! Quoi ! cette scélérate de Flakbach n’avait pas dit gare ? — Oh ! mon Dieu, non. — Vous voilà joli garçon ! Après ? » Il poursuivit.

« Avant dix heures mon état fut décidé ; je fis courir Lebrun chez le chirurgien de l’hôtel ; par miracle on trouva chez lui cet homme ; il accourut. Ayant pris connaissance du cas désastreux, il mit ordre à tout ; barbouilla du papier pour l’herboriste et prescrivit un régime… Ne voulait-il pas que je gardasse le lit ! « Quoi ! lui disais-je, je ne pourrai pas dîner quelque part où j’ai promis ! — Il s’agit bien de dîner, ma foi ! De la bonne chère ! des entremets ingrédientés ! des vins ! du café ! des liqueurs ! De la tisane, morbleu ! de bonnes émulsions, de l’eau de poulet ! Vraiment oui ! j’irais vous mettre la bride sur le cou ! vous reviendriez en bel état ! Ne traitez pas ceci de plaisanterie, M. le chevalier. Votre pouls ne dit rien de bon ; et je ne sais pas s’il ne conviendra point, ce soir, de vous ouvrir la veine. » Maudite Flakbach ! infernale empoisonneuse ! voilà donc ce que me