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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/184

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CHAPITRE XXXII

ÉCLAIRCISSEMENT ORAGEUX


« La certitude de n’avoir, par miracle, rien perdu dans le cœur de mes ravissantes amies, me fit oublier pour un instant ma fâcheuse position. Elles achevèrent devant moi de s’habiller. Leur dessein était bien de me sacrifier les Français, quoiqu’il s’agît pour ce jour-là d’une nouveauté de laquelle on augurait diversement, et dont le succès ou la chute semblait intéresser tout Paris[1]. Mais j’insistais pour que, dès ce mo-

  1. Ô temps de vertige et de léthargie, où l’à-propos de quelque œuvre dramatique pouvait armer l’une contre l’autre deux armées de badauds pour une guerre ridicule qui ne se faisait qu’à coups d’épigrammes ! On n’avait pas alors l’honneur de savoir ce qu’on vaut. Depuis qu’au lieu de juger des pièces de théâtre, on s’est mis à juger les États et les rois, d’autres soins nous occupent et nous élèvent : il est vrai qu’on s’ennuie à périr et qu’on meurt de faim, mais qu’importe ! on régne. Et quel sot ne payerait pas du sacrifice de tous les plaisirs imagi-