Aller au contenu

Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
MONROSE


partisans dans la magistrature ; le délicat époux vint donc à se persuader que, loin de devoir s’en prendre à sa moitié, d’un accident très-déclaré dont il souffrait beaucoup, il avait au contraire à se reprocher d’avoir communiqué sans doute à son ingénue un second mal plus funeste que celui dont il s’était flatté de la guérir. Quel abus de confiance de sa part ! quel outrage à l’amour ! quel crime !… Dès lors il s’empresse, il prie sur tous les tons celle qu’il croit être sa victime, de permettre que la Faculté prenne enfin connaissance de son état. Elle, de refuser et d’assurer, avec une sécurité qui la justifie de mieux en mieux, que le remède naturel dont elle attend sa guérison, est trop doux pour que jamais elle essaie d’un autre. Bref, avec un caractère assez mou, M. de Moisimont ne pouvant rien gagner sur un esprit altier qu’effarouchait le seul nom du devoir, et le vilain mal ne laissant pas d’aggraver son ravage, il fallut bien user de détours pour tâcher d’arriver enfin au but d’un traitement. Ici, mesdames, je commence à jouer quelque rôle dans les mutuels intérêts de la jeune personne et de l’innocemment perfide Vanidor. » Le café qui parut permit à d’Aspergue de respirer : comme lui je reprends haleine.