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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/260

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MONROSE


peut-être je pourrai me tirer de là, si je veux bien débourser quelque modique redevance du prétendu mariage, à condition qu’on me dispense de traiter du capital.

« Je me laisse donc conduire dans un cabinet qui s’ouvre à côté de nous. La fatigante agitation que vient d’essuyer madame Popinel lui prescrit d’étendre ses roulants appas sur une duchesse… On cherche mes yeux, on presse mes mains, on m’attire, on tâche de m’entraîner… Cet humiliant reproche de n’être point un homme me chiffonne. Je ne veux pas donner matière à ce qu’on pense qu’une traite galante peut être protestée de ma part, faute de moyens d’y faire honneur. Aussi je m’arme de courage et perds l’équilibre.

« D’abord j’ai bien quelque peine à rencontrer, sous le bourrelet d’un épais repli, la notable embouchure des bonnes grâces de madame Popinel, mais enfin je trouve… beaucoup plus que je ne cherchais assurément, et… j’administre de mon mieux une substantielle consolation. Dès lors, je ne suis plus un monstre, mais on me félicite gaiement d’être monstrueux. Je ne me flattais pas qu’on eût pu s’en apercevoir. On folichonne, on me baise, on en veut à mes yeux, à mes mains, à tout ; à travers cette

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