Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
26
MONROSE


indéchiffrable domino qui s’échappa à l’instant. J’ai su depuis que c’était madame de Floricourt.

« Ce petit incident fut pour l’agaçante Colombine un amusement de plus. « Quittons-nous, me dit-elle ; il n’y aurait pas ici de sûreté pour qui paraîtrait aller sur les brisées de tant de belles, fortes de leurs droits. J’aime la paix. Adieu. — Non, non (la retenant), il ne sera pas dit, angélique démon, que vous m’aurez impitoyablement tourmenté, fait pis encore, pour me laisser ensuite la tête à l’envers et le cœur… — Chut, chut ! chevalier ; laissons la pastorale… Tu sauras d’ailleurs que je suis laide à faire peur… (Le peu que je voyais m’assurait bien du contraire.) Et puis… et puis… quittons-nous, mon cher. »

« Ces derniers mots n’étaient plus badins, mais presque tendres. Je surprends, dans un regard devenu fixe sur le mien, une furtive expression de tristesse. Je crois sentir dans mon manchon quelque palpitation de la main que j’y tiens captive. Il n’en fallait pas tant pour énamourer à l’excès quelqu’un d’aussi ardent que moi. Je deviens pressant ; je dirige sans affectation notre marche vers le débouché qui conduit aux loges. Le masque rusé me devine et résiste.