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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/285

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MONROSE


sa mesure, j’avais su réduire de loin presque à rien nos rapports extérieurs. Le vide que je viens de définir comportait la tâche d’une réforme. Dès lors je méditais de me faire une ou tout au plus deux habitudes, auxquelles je soumettrais enfin rigoureusement mon imagination et mes sens également effrénés. C’était donc le cas de me lier un peu solidement avec madame de Moisimont, de qui, tout au moins à cause de sa très-originale manière d’être jolie, j’étais passionnément épris à cette époque. Tout était convenance avec elle. Son état : s’il ne la plaçait pas dans l’élite de la société, du moins la séparait-il de la mauvaise compagnie ; ses liens en province : peut-être serait-elle dans le cas d’y retourner avant cette maturité de rapports qui comporte souvent le dégoût et la rupture. Je comptais aussi pour quelque chose l’accessoire d’une certaine Dodon[1] assez désirable, son amie, la Pénélope des voisins allemands, et chez qui l’examen débrouillait des attraits que le défaut de tournure et d’adresse empêchait seul de faire un certain fracas. Je voyais, dans le lointain, cette aubaine épisodique s’englober nécessairement dans la masse de ma faveur

  1. Nom de société de la compagne et amie de Mimi de Moisimont.