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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/320

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MONROSE


cajolez, fripon ! Je vois d’ici que vous allez avoir à faire passer quelque chose de difficile et que vous vous recommandez à mon amour-propre ! L’hameçon est découvert : ainsi tenez-vous ferme, et renoncez surtout à mettre si cavalièrement sur le compte des femmes les vicissitudes convulsives de vos inclinations. Cette guerre de hussard que vous n’avez cessé de faire au beau sexe, vous plaisait fort, et je vous aurais bien attrapé si j’avais été femme à passer bail avec vous ! Mais oubliez-moi dans ce moment, et parlons de vos solliciteuses de Versailles. » Il poursuivit :

« Nul doute que sans Nicette, madame de Moisimont ne m’eût donné, selon sa première intention, une nuit franche et complète ; mais un second aimant commençait à l’attirer et combattait un peu l’effet du mien. Si les premières dispositions avaient pu s’accomplir, Nicette, renvoyée, à moins qu’elle ne se fût retirée de son propre mouvement, aurait occupé la chambre qui lui était destinée ; j’aurais fait semblant de me retirer dans la mienne, d’où je serais bientôt revenu me jeter dans les bras de l’adorable Mimi ; mais les trois quarts de ce mystère étaient inutiles quand notre liaison venait d’être imprudemment affichée. Si l’on m’aimait à la