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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/374

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MONROSE


sein n’ont d’autre mobilité que celle de la respiration ; ceux du bas sont deux blocs d’albâtre ; un corail épais et rétif dispute arrogamment la brûlante entrée du sanctuaire des plaisirs. J’étais bien loin de m’attendre à tant de secrètes richesses. Leur mine m’est enfin livrée, et je l’exploite à discrétion. C’est pour la première fois que je possède une femme à peu près immobile en pareil cas. La douce et gourmette Dodon ne marque s’apercevoir de ce qui lui arrive que par une forte teinte d’incarnat qui l’embellit, par un voluptueux sourire qui, entr’ouvrant sa petite bouche, fait voir, sur les bords d’un râtelier éblouissant, la rose d’une langue à l’affût du baiser. Le moment le plus vif ne dérange rien à l’imperturbable quiétude de mon originale conquête ; mais un doux frémissement, un murmure intestin, marquent sans équivoque les instants du suprême bonheur. Malgré ce calme apparent on est parfaitement heureux, et l’on convient que la brûlante, quoique si peu démonstrative Dodon, est une sublime jouissance. Dans les bras de la foudroyante Moisimont on est rôti, dans ceux de sa compagne on est cuit au bain-marie. Il faut bien, en un mot, que cette femme ait une dose surabondante d’aimant, puisqu’au bout de trois quarts