Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
25
MONROSE


pas. À cette condition je vais ouvrir portes, fenêtres, tout ! » À bon compte, le verrou restait poussé.

Clarisse, peu d’accord avec elle-même, avait eu l’imprudence de fixer ses regards sur cette adorable figure : il se mit à la regarder à son tour avec des yeux si doux ! si touchants ! « Je suis trop bonne, dit-elle en rougissant ; adieu donc : qu’il ne soit plus parlé de vos sottises, mais à l’avenir… — Pardon, trop aimable amie de ce que j’ai de plus cher au monde… » Et en parlant ainsi, au lieu de prendre congé, le matois avait conduit l’offensée à portée d’un fauteuil où s’était à l’instant formé le groupe d’une femme fort émue, qui laisse un jeune homme céleste tomber à ses genoux, l’entourer de ses bras et respirer à deux doigts de sa bouche… Il continua : « Pardon ; mais, sachez, pour ma justification, que je ne vous ai pas vue un moment sans avoir aussitôt conçu pour vous la passion… (Ce mot si cher à la baronne la fit tressaillir de plaisir.) — Passion ! interrompit-elle. Un homme de votre âge et de votre état en est-il bien capable ? — Ah ! oui ! oui ! Clarisse (il s’enflammait), et de la plus violente encore, quand c’est vous qui l’inspirez. — À vous !… à vous, Monrose ! quand je sais que la comtesse…

  1
3