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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/397

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MONROSE


celui de la nature, dépouillé de tout l’attirail des usages de la mode et des préjugés. Je veux être, une fois pour toutes, au fait des uniquement vrais rapports de votre sexe avec le mien. Je veux faire taire certaine clameur importune des sens qui trouble parfois la sécurité de mon âme naturellement méditative ; je veux, en un mot, acquérir ce repos intérieur si nécessaire à l’étude des belles et bonnes vérités, et au développement des prérogatives sublimes de notre immatérielle intelligence. Or, je pense que la femme qui peut se dire : C’était cela ! ce n’est que cela ! » peut bientôt devenir maîtresse d’elle-même, et se mettre au-dessus de mille petites tentations comme de mille dangers réels et de mille illusions hyperboliques. Mais pour pouvoir répondre à mes vues, mon cher chevalier, il faut me promettre qu’au lieu de vous prévaloir de ce qui va, si vous voulez, se passer entre nous, comme d’un traité, vous vous contenterez d’une préférence passagère qu’après un très-scrupuleux examen, vous me paraissez mériter sur tous les hommes, pour l’épreuve absolument philosophique à laquelle une voix impérieuse m’ordonne de soumettre mes sens… »

« Armande[1] cessait de parler. Je n’étais

  1. Au nom d’Armande on se rappelait, depuis Molière,