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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/405

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MONROSE


rait pour avoir la réponse. — J’espère, interrompis-je ici, que vous vous gardâtes bien de la faire par écrit. — J’avoue, chère comtesse, que, sans Lebrun, j’aurais commis infailliblement la faute d’écrire ; voici comment il me l’épargna :

« Témoin de l’extrême agitation que me causait la lecture de ce billet, le plus pénétrant et le plus attaché des serviteurs devina bien qu’il s’agissait de quelque chose de grave. Quand nous fûmes dans mon appartement : « M. le chevalier, me dit-il avec un regard observateur, ne vous paraîtrais-je pas trop curieux, si je vous priais de me confier le secret de cette lettre ? — Cela n’en vaut pas la peine, mon cher Lebrun. — Vous m’excuserez : ceci pour le coup n’est pas une assignation galante. — C’est pourtant à peu près cela. — Du moins n’est-ce pas dans le genre comique… Tenez, M. le chevalier, il est bon que des amis se parlent à cœur ouvert… (Je souriais.) Ce mot d’ami vous étonne ! Ah ! parbleu ! monsieur, croyez que si je n’étais pas l’ami d’un maître, je ne resterais point à son service. Mais vous-même, si vous ne m’aimiez pas, il y a longtemps que vous m’auriez mis à la porte ! Un censeur ! un curieux !… — Mais le plus estimable ennuyeux