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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/418

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MONROSE


soir !… — Mais pourtant, mon capitaine, il ne peut-être qu’à vous : il était sur le coussin de devant de ma voiture. » Je ne répondis plus et m’éloignai. Le pauvre diable, bien plus content de moi que de mon prédécesseur, m’aurait volontiers fait présent du pistolet, qui sans doute avait été oublié par Carvel, et qu’il regrettait d’être obligé de rendre à une aussi mauvaise pratique. « Que Lucifer confonde le faraud ! entendis-je de mon entresol ; ne voilà-t-il pas qu’il me faudra perdre encore mon temps demain à faire mon rapport chez notre inspecteur ! » Les jurements allaient grand train ; je les entendis aussi longtemps que le roulement fuyant du carrosse.

« Le lendemain je ne manquai pas d’aller prendre langue au Marais. Un bureau de tabac occupait par bonheur le rez-de-chaussée de la maison dont j’avais dessein de m’informer. J’entrai : la débitante était jolie. Après avoir fait remplir ma boîte d’un tabac que je soutenais être le meilleur de Paris et le seul dont je voulusse user désormais, il ne me fut pas difficile de faire causer la petite brune. Je fus instruit autant qu’il me le fallait.

« De fort honnêtes bourgeois et un digne ecclésiastique occupaient les différents étages