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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/433

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MONROSE


raconte les choses comme elles sont arrivées ; il a la bonté de m’écouter : il doute… Je l’intéresse, je le persuade ; il paraît enfin non moins touché qu’interdit de la nouvelle face des objets. Il se récrie contre le crime et la noire perfidie du Béatin, du Carvel et d’une clique qui s’est, dit-il, rassemblée le matin même chez le blessé pour délibérer sur les mesures à prendre contre le maître et le domestique, de la part desquels on va désormais avoir tout à craindre.

« Bref, M. Bistouret, à qui mes confidences viennent de donner la clef d’une infinité de détails ci-devant obscurs pour lui, m’explique si bien ce qu’il a saisi des propos agités qui se tenaient dans une chambre voisine tandis qu’il mettait l’appareil, que nous concevons qu’une bande de marauds, qui paraît avoir tout à redouter de l’œil de la police, s’est décidée à monter un coup (le mot avait été articulé) pour se délivrer avec sûreté de deux ennemis si redoutables. J’apprends encore que la blessure du Béatin est profonde, à l’aine, et peut devenir dangereuse ; que Carvel abîmé, qui boite, qui a le nez mutilé et conservera de déshonorantes cicatrices, n’avait qu’un cri : « À la mort ! » contre le maître et le valet ; que Saint-Lubin n’opinait que pour de cuisants repentirs, mais qu’il avait été seul de