Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
183
MONROSE


votre tant regrettée Colombine du lundi gras. Vous vous jetâtes à corps perdu dans une intrigue avec madame de Moisimont. Dès lors je ne craignis plus rien pour vous du côté du Marais. D’ailleurs, je savais Carvel malade de ses contusions négligées ; une fièvre lente l’obsédait, et le vice de son sang présageait que son état deviendrait une sérieuse maladie. Béatin aussi tournait au plus mal. Les bulletins que l’officieux Bistouret m’en donnait volontiers Au Panier-Fleuri, étaient tout ce que je pouvais souhaiter de favorable. Pour surcroît de bonheur, un hasard précieux vous apprit à connaître enfin votre mercure perfide ; vous vous fîtes bravement raison de ce gredin. J’avais donc lieu de croire tous les orages dissipés, et que chacun de vos ennemis était puni ou le serait à proportion de ses crimes. Mais quand vous recevez, de la part d’Armande, une lettre dont vous êtes si fort agité, toutes mes alarmes renaissent. Voyez maintenant, mon cher maître, ce qu’il vous convient de faire, et si vous pourriez, sans injustice, prendre en mauvaise part ma soucieuse mais nullement indiscrète curiosité. »