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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/464

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MONROSE


dans l’une de ces guinguettes… — Il ne me manquerait plus que cela !… — Quel scrupule ! — Une bourgeoise avec un fringant chevalier ! Voilà des rubans d’après lesquels mon procès serait perdu tout de suite. — Il est facile de les faire disparaître… (Je n’eus en effet qu’à croiser ma lévite dans l’autre sens.) — Passe encore ; mais je ne me résoudrai jamais à descendre à quelque porte… Si du moins nous étions à pied… (Déjà le cordon était tiré et nous arrêtions.) Il a réponse à tout ! »

« Nous mettons pied à terre. « Vous reviendrez… » disais-je à mes gens ; mais je sens qu’on me secoue le bras : « Non, je me passerai de vous. Si j’ai besoin de la voiture, j’enverrai. » On part, et me voilà piéton, donnant le bras dans la contre-allée à l’adorable Juliette. Nous arrivons devant la plus apparente des auberges. La maîtresse était sur la porte… « Dînons ici, petite sœur, dis-je alors d’un air fort naturel. — Entrez, entrez, mes beaux enfants, répart à l’instant la jubilante aubergiste… Vous allez me porter bonheur… Je me tenais sur la porte pour voir quelles figures passeraient les premières depuis que j’ai acheté mon billet, et si je dois espérer de gagner demain à la loterie. Je tremblais de voir passer quelque moine ou

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