palement en France, produit une infinité de
ces femmes-là. Mais on est sottement convenu
de ne pas leur accorder autant d’estime qu’à
celles qui savent longtemps bégueuliser : or,
d’après ce principe que quand on peint il faut
choisir la belle nature, et sous prétexte que la
belle nature de l’amour est la pudeur, on ne
permet guère, dans un roman, qu’une femme
se donne avant que l’auteur ait écrit quatre ou
cinq cents pages. Oh ! que deviendrait, sur ce
pied, l’histoire de mon héros ! Il m’aurait déjà
fourni deux in-folios de la grosseur de ceux de
l’Encyclopédie ! Qu’en pensez-vous, cher lecteur ?
Si toutes les dames que nous avons déjà
passées en revue ne sont pas la belle nature, il
me semble pourtant que du moins elles sont la
bonne : ne l’aimez-vous pas mieux ? J’avoue
que Juliette vient de mener l’amour grand
train ; mais voici ses raisons : pendant trois ans,
me dit Monrose, elle n’avait eu, malgré ce que
j’ai rapporté de son tempérament naturel,
qu’un tout petit amant, qu’encore avait-elle
perdu depuis environ six semaines. Elle avait
donc une replétion dont elle se trouvait réellement
incommodée, et sur laquelle même elle se
proposait, précisément le jour dont nous parlons,
de consulter sa mère, femme qui ne fût
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MONROSE