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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/51

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MONROSE


votre parole d’honneur de la régularité de votre conduite ? — Je suis vraiment au désespoir de vous faire perdre, ma chère Félicia, répondit-il après un instant de réflexion, et laissant paraître sur son expressive physionomie non moins de souci que de confusion ; mais… il est par malheur trop vrai que le pari ne vaut rien pour vous. — Monrose, je perds ! Nous habitons le même hôtel, et j’en sais moins sur ce qui vous concerne, que l’étranger avec qui j’ai compromis mon argent ! C’est assez ! monsieur ; j’avais compté sur votre amitié, mais je vois bien que je… — N’achevez pas ! interrompit-il, se jetant à mes genoux comme je faisais un mouvement pour changer de place ; demeurez, de grâce, et daignez m’écouter. »

Des larmes qui justifiaient bien éloquemment son excellent cœur, mouillaient ses yeux. Les miens aussi faillirent en répandre.

« Un seul mot, mon ami : seriez-vous malheureux ? — Non, non, ma chère ; mais j’ai bien risqué de le devenir… — Votre santé ? — Soyez sans inquiétude : elle est parfaite. » Je fus soulagée : un serrement de main bien affectueux l’assura que j’avais pardonné. Je m’assis : il me fit face.

« Que ce moment est doux pour moi ! dit-il