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MONROSE

Pendant tout ce tripotage, qui faisait le secret amusement du pavillon, la chère baronne n’était pas oisive. Fermant philosophiquement les yeux sur la disgrâce de partager de très-jolis hommes avec les grisettes d’en haut, elle favorisait régulièrement, et sans aucune injustice, les seigneurs de Garancey, d’Aiglemont et Monrose…

Certain soir qu’on croyait le vieux général occupé pour longtemps aux mansardes, il s’était, on ne sait comment, échappé… Il rentre chez lui… et… ventre saint-gris !… était-ce une vision ? la chose était-elle bien possible ! Que trop ! En un mot, il surprend sa baronne entre deux feux, se chamaillant de grand courage entre Monrose, assaillant congru qui combattait selon les lois naturelles de la guerre, et entre l’incongru d’Aiglemont, qui s’était étrangement écarté du droit chemin depuis que je l’avais perdu de vue[1]. Quel spectacle ! grand Dieu ! pour un homme regorgeant d’amour-propre et à qui son hypocrite amie a su persuader que lui seul au monde était capable de lui avoir fait faire une folie depuis son ancien veuvage ! Vulcain, du moins, n’avait surpris que Mars dans les bras

  1. Ici Félicia paraît ne pas se souvenir d’une demi-confidence qu’elle nous a faite chapitre XXII de la troisième partie de ses Fredaines, page 96. (Note de l’éditeur.)