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MONROSE


ment, à travers tant de soins qu’on se donne pour perfectionner les beaux-arts, n’a-t-on pas imaginé de prescrire aux amants de consommer tout de bon, après la chute de la toile, tous ces mariages de comédie ! De quel surcroît de feu l’avant-goût d’une félicité réelle n’allumerait-il pas les acteurs ! Quel redoublement d’attention n’apporterait pas le public à suivre une action qu’il saurait n’être pas tout à fait illusoire ! Et que ne donneraient pas certains amateurs pour assister plus particulièrement à l’apostille des pièces !… Auteurs, acteurs, public et directeurs, tous ne gagneraient-ils pas infiniment à cette charmante innovation !… Mais je suis bien folle de noyer étourdiment, dans une gazette qui courra bientôt le monde, une admirable idée dont j’aurais pu sans doute me faire grand honneur en la développant dans un beau mémoire soumis à l’examen des académies !… Puisse du moins cette donnée porter bonheur à quelqu’un de nos metteurs en œuvre, si communs à présent, dont l’unique métier, au défaut d’idées propres, est de trafiquer de celles d’autrui ! Mais ne faut-il pas que tout le monde vive !