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MONROSE


nouvelles, nous surpasse encore ; mais elle est censée dans le premier mouvement, et son trouble alors paraît assez naturel.

« Le seul défaut de mon cher maître, dit l’orateur Lebrun, c’est d’être trop aimable. (Lebrun aurait pu se dispenser de dire cela : nous le savions toutes.) Certain je ne sais quoi qu’il a (nous savions bien encore ce que c’était) fait que les femmes sont endiablées à le pourchasser. Il existe de par le monde une jolie dame à qui, par malheur, il a fait un enfant ; du moins elle lui en décerne l’honneur, quoique, lors de cette fabrication, elle eût encore un époux sur le dos duquel, ce me semble, elle devait bien, en bonne conscience, jeter le fardeau ; mais bizarre, extravagante, ou plutôt méchante alors comme un diable, elle n’en avait rien voulu faire, afin d’avoir de quoi nous tourmenter.

« L’époux est mort peu de jours après qu’on est venu s’établir ici. La veuve avait écrit sur l’heure à mon maître qu’étant née de condition, ayant été déshonorée par lui (c’était son mot) et se trouvant héritière d’une assez jolie fortune, elle ne croyait pas qu’il eût rien de mieux à faire que d’accourir pour passer l’éponge du sacrement sur une tache avouée par elle-même,