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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/566

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MONROSE


dont on le harcelait. C’est alors qu’atteint de biais d’un coup qui, par bonheur, a glissé sur la côte, il a plongé jusqu’à la garde dans le flanc droit de M. de Belmont son épée, qui est sortie de l’autre côté, ayant probablement traversé le cœur, car à l’instant, comme d’un coup de foudre, le blessé est tombé lourdement en arrière, entraînant même avec lui l’arme dont mon cher maître venait de le transfiger.

« Cette rapide action était l’époque précise de deux autres que le pinceau pourrait réunir, mais que le récit délaie, quoique toutes trois n’aient eu qu’un moment indivisible.

« D’un cabriolet qui accourt sur les combattants au péril de les renverser, part, à l’instant même de la chute de M. de Belmont, un coup de pistolet dirigé vers sa tête, presque à bout portant, mais qui le manque et va sillonner l’épaule de mon cher maître. En même temps, comme M. le chevalier se trouvait désarmé, l’exécrable la Bousinière dégaine et se prépare à le charger ; mais, sur mes gardes depuis qu’on était aux mains, et soupçonnant mon gredin d’être bien capable de quelque trahison, je m’oppose et je préviens mon homme, lui sanglant à travers le visage un terrible coup de mon nouvel espadon, plus formidable encore que celui