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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/574

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MONROSE


voir bientôt de retour après un favorable succès.

Vers le soir, non-seulement le cher Monrose se trouvait infiniment mieux, mais il put passer debout avec nous plusieurs heures, pendant lesquelles nous n’épargnâmes rien pour le distraire du trop mélancolique souvenir que lui causait sa fatale victoire et du souci bien plus cuisant encore qu’il avait de l’état critique de madame de Salizy. Heureusement, dès le lendemain on reçut, à propos de celle-ci, des nouvelles tout à fait rassurantes. On sut aussi que grâce à l’honnête avocat, tout s’était passé à souhait relativement au mort, paisiblement reçu dans le sein de la terre, où sans doute le secret de sa fin tragique était également enfoui.

Le seul la Bousinière, toujours besogneux et de mauvaise foi, pouvait remuer encore et susciter quelque orage. On y obvia par une négociation secrète qui dura quelques jours entre le ministre, pourtant instruit de l’aventure, Garancey, monseigneur et le grand-chanoine, en qualité de nouveau protecteur d’Armande. Il avait été décidé dans ce petit comité que la Bousinière ne sortirait de chez madame de Salizy que pour entrer en prison[1], s’il refusait

  1. On a crié beaucoup, et sans doute avec grande raison, contre certains abus d’autorité de ce temps-là. Mais ce n’était pas toujours pour faire du mal qu’on attentait, sans aucune