taient mes heureux loisirs. Toutes les autres
auraient à peu près jeûné, si l’ambitieux d’Aiglemont,
en l’absence du prélat et de Garancey,
ne s’était fait un point d’honneur de tenir tête
partout, même aux mansardes. Sa femme seule
et moi le dispensions du service galant. Cependant,
au sein de tant de richesses, il ambitionnait
encore, et je le voyais furieux de ne pouvoir
coucher mon Aglaé sur la liste de ses pratiques ;
mais je tenais bon ; il n’y avait pas, pour le
rusé piqueur, une seule petite occasion de couler
dans l’oreille de ma vestale le doux venin
de la séduction. Je ne fus pas aussi chanceuse
du côté de Saint-Amand. Madame de Garancey
vint un beau jour à bout de le rendre physiquement
infidèle. Pourvu qu’une femme ait des appas
(et cette dame en avait réellement beaucoup
malgré sa maturité), la grande amabilité fait le
reste. Que ne peuvent pas des louanges délicates
sur le chatouilleux amour-propre d’un
artiste ! À force de s’admirer mutuellement,
la marquise et mons Saint-Amand s’étaient
enfin accrochés. Ce qui me piqua surtout, c’est
qu’on y avait mis de l’adresse et que je fus bien
pendant cinq ou six jours leur dupe, sans m’en
apercevoir.
Quelque chose encore à cette époque me-