contre l’opération même qu’elle venait de subir.
On voulait bien encore l’éclairer doucement sur
l’injustice de cette aversion ; mais on ne venait
point à bout de lui persuader que cette étrange
manœuvre fût quelque chose de bon en soi, ni
qu’aucune forme pût y faire trouver des délices.
L’exemple en pareil cas ayant mille fois
plus de force que tous les raisonnements, il ne
restait plus à la marquise que le fait même pour
dernier moyen de conviction. Qu’on n’oublie
pas qu’elle avait sérieusement à cœur de ramener
une imagination égarée et de n’avoir
absolument plus rien à craindre elle-même, dès
qu’Aglaé penserait enfin juste de tout ce qui
s’était passé. Ainsi donc à son tour, sous les
yeux de l’effarouchée, la marquise s’était soumise
à la même épreuve, et l’observatrice avait
été considérablement surprise de voir que ce qui
l’avait assassinée faisait mourir de plaisir madame
d’Aiglemont. « Eh bien ! avait dit après
cette scène Aglaé, soupirante et pénétrée d’émotion,
il faudra voir une autre fois ; et si je
puis m’y faire, je ne serai pas assez fausse pour
disconvenir du goût que j’y aurai pris. »
Je sens fort bien, ami lecteur, que tant d’inconséquence n’est pas du tout dans l’ordre du roman ; mais je vous le redirai sans cesse : ceci