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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/605

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MONROSE


Saint-Amand ; Garancey demeura seul à travers le bois avec celle qui lui montait si bien la tête. De peur qu’il ne fût que trop tendre, trop délicat, j’avais prescrit que, dût-il être réduit à commettre quelque impertinence, il ne reparût point sans avoir atteint, avec Aglaé, la queue du roman. De mon côté, je taillais de la besogne au frère pour tout le temps qu’il leur fallait…

Quand on se retrouva, je vis deux êtres si sereins, si gais et de si bonne intelligence, qu’aussitôt je devinai comment tout s’était passé. Si j’arrêtais sur Aglaé des yeux observateurs, mais sans malice, qui semblaient lui dire : Eh bien ! les siens, baissés, mais encore pleins de volupté et plus hypocrites que contrits, me répondaient clairement : L’affaire est faite ! Un fond d’incarnat bien vif encore ajoutait à cet aveu, que confirmaient certains désordres dans la coiffure, et l’on avait bien l’ingratitude de calomnier à ce sujet un pauvre feuillage qui, loin de nuire, avait de son mieux caché les fortunés mortels !

« — Ma chère comtesse, me dit Saint-Amand après nos occupations particulières de la nuit, je crains que la tête ne tourne enfin à ma petite sœur parmi vos Adonis. Il m’est venu tantôt des idées singulières à propos du long aparté du marquis avec elle… » Je lui ris au nez. « Sans