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MONROSE


le grabat, boiteux, ou bien avec un bras en écharpe. Vous m’avez battu, monsieur, ce serait à moi de me fâcher ; eh bien ! je ne me fâche point ; il ne m’est rien arrivé si vous voulez. Ce n’est pas à vous qu’il doit être le plus difficile d’oublier la boutade d’hier… (On se montre alors.) Ô ciel ! vous, Adélaïde ! — Infâme gredin ! » s’écrie-t-elle, après avoir bien voulu écouter jusqu’au bout le long monologue d’un homme peu pressé de voir le dénouement de la scène. La luronne, comme par pressentiment, avait gardé au bras gauche son fouet de chasse ; elle s’était mise à en jouer sur le poltron à tour de bras ; lui de fuir ; mais son derrière écorché n’avait pas permis qu’il courût à proportion de sa peur ; il crie inutilement : « Grâce ! miséricorde ! » Toujours talonné, toujours atteint, ne perdant pas un coup de la longue et souple cravache ; coupé, saignant partout… enfin, à trois cents pas, il était tombé sur le nez, accablé de douleur et de lassitude.

On n’attendait que le retour de l’errante Adélaïde pour achever de mettre ordre à tout. Déjà l’infortunée baronne, transportée dans une voiture que l’un des spectateurs avait bien voulu prêter, reprenait, à demi-morte, le chemin de son hôtel. On visitait le bras de la brave Mimi :