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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/669

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MONROSE


d’audace et d’impunité, que quelques essais malheureux ont fait différer encore, on verrait si les détracteurs de cette coupable cour seraient plus vertueux, et s’ils feraient supporter du moins, au moyen de quelques formes passables, les déraisonnables excès de leurs passions. Je veux, mon ami, te réconcilier avec le séjour que doit habiter ton amie. Je veux que toi-même y fournisses bientôt un nouvel ornement. Ou je ne le pourrai, mon cher, ou je l’intéresserai quelque jour, cette adorable souveraine qui peut tout maintenant, et qui (son ascendant dût-il souffrir quelque échec, à la suite des orages que d’ingrats ennemis lui préparent à la sourdine)[1] saura pourtant ramener, tôt ou tard, tout le monde à elle, et dicter encore la loi. Jamais, mon toutou, je ne te conseillerai de former les plans d’une ambition désordonnée ; mais tout ce qu’il est possible à un bon gentilhomme, à un brave militaire d’atteindre, tu dois t’efforcer de l’obtenir. Ta fortune te permet de traiter de quelque charge : si la guerre surve-

  1. La marquise était du nombre de certaines personnes, instruites en bon lieu, qui ont prétendu que l’odieuse aventure du mois d’août 1785 était le résultat d’une ancienne conspiration contre l’honneur et le repos de la plus aimable princesse, et que, dès lors, tout ce qui s’est passé depuis de plus généralement nuisible était préparé.