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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/67

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MONROSE


quelques madrigaux. Mais Vénus fut à son tour bien autrement célébrée. Une gaze si déchirée voilait les nombreuses polissonneries qui se succédèrent dans la bouche du profane abbé, que j’admirais le courage de ces dames à l’entendre. Mais je sus enfin à qui j’avais affaire quand mademoiselle Adélaïde, qui par bonheur chantait mieux qu’elle ne jouait du piano forte, se mit de la partie et nous donna des strophes !… Celles-ci ne le cédaient point, je vous jure, à celles de l’autre répertoire. Madame de Folaise était enchantée et buvait d’autant. « Avouez, chevalier, qu’ils sont charmants ! me disait-elle, jouant en même temps des pieds par-dessous la table… Ah ! j’y pense à propos, ma chère Adélaïde. Chantez-nous ce couplet de l’autre jour… où il y a… qu’un homme est fort… du regret… du plaisir… Vous entendrez cela, chevalier ?… Unique !… derrière un paravent… l’illusion est complète : » Je ne comprenais rien à ce vrai galimatias, sinon que madame de Folaise pouvait avoir assez bu pour que sa tête n’y fût plus.

« Cependant Adélaïde, en fille aguerrie, ne se le fait pas dire deux fois. Elle passe derrière le paravent ; l’abbé, d’un air folâtre, se met en devoir de l’y suivre. Elle a l’air de s’y opposer :