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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/695

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MONROSE


physionomie, un embarras qui ne pouvait y régner… — Oui, monsieur, fausse. C’était bien la peine de faire, sans aucun à-propos, cette belle frime de désintéressement ; d’affecter un procédé par lequel, sous l’apparence d’être délicat, vous outragiez madame Popinel en lui rappelant le souvenir d’un instant de faiblesse… et tout cela n’aboutissant qu’à demeurer ingrat impunément et à mystifier une femme respectable ! Je vous accable, je le sens, et (d’un ton plus doux) Dieu sait pourtant qu’au fond du cœur je ne vous veux que du bien. » Monrose, si pur, si sensible, était près de se trouver mal. « Voyez, me disait tout bas madame de Folaise, voyez comme il est confus ! Que ne gardait-il le brillant qu’encore une fois on voulait bien qu’il eût gagné ! — Gagné ! madame, interrompit-il en se levant furieux. Vous croyez donc, vous autres, coq..... ! » Je tremblais : il n’acheva point la terrible épithète. Je le vis se mordre les lèvres et lever les yeux au plafond. La pauvre baronne, tremblante, s’était sauvée dans un coin, « Madame, lui dis-je, ne craignez rien. Vous savez bien que personne n’oserait vous manquer dans ma maison, et que le chevalier surtout en est incapable… — Cependant, à moins de me battre ! (Elle versait des larmes.) — Éclaircis-