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MONROSE

Bientôt après, j’ai le rare avantage d’être saluée par Éléonore et son cher époux Caffardot !… Reprenons-nous bien vite : Monsieur de la Caffardière. (Depuis ce mariage, le nom roturier de ce bon gentilhomme n’avait plus été proféré : qui eût fait cette faute eût été l’ennemi déclaré de la famille.) Madame de la Caffardière, grâce à sept années qu’elle avait amassées depuis notre première connaissance, ne se ressemblait déjà plus. Pas l’ombre de beauté maintenant ; point de tournure, des yeux caves, du hâle, des dents négligées, cet air provincial auquel on finit par se résigner quand on n’a pas eu la bonne tradition ; cette négligence de maintien, qui est le fruit des accouchements fréquents et de la nonchalance casanière ; cet oubli de se faire valoir, dans lequel s’éteint le désir de plaire, quand il n’a pas été cimenté par le succès : tout cela déparait furieusement madame de la Caffardière ; il ne lui restait que sa physionomie dure, son air hautain… (à propos de quoi ?) dégénéré en air d’humeur. De son côté, le sieur de la Caffardière, à qui le cher beau-père avait fait passer sa charge, était aussi ridicule robin qu’il avait été ridicule homme d’épée. Malgré sa belle perruque à longs crins, sa figure de convention, mi-partie de la gravité