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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/728

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MONROSE


s’efforce, elle résiste, le tout en riant ; Caffardot seul, promenant ses mains sur sa calotte de papier brouillard, ne rit que du bout des lèvres. À travers les mouvements très-vifs qu’on se donne, la perruque tombe en arrière. Au même instant l’embrasseur se trouve avoir le plus naturellement du monde un pied dessus, et s’y tient ferme comme s’il avait pris racine. En vain, tandis qu’on baise et rebaise sa femme, le pauvre Caffardot, à genoux comme un maréchal qui s’apprête à poser un fer, essaie de soulever ce pied funeste.

Et voici, pour ajouter à la singularité du coup de théâtre, mon neveu qui survient. Il n’a jamais vu monsieur ni madame de la Caffardière ; l’originalité du fait, la burlesque figure du décoiffé président, sa posture, ses efforts… c’en est trop, à l’âge de Monrose, pour qu’il puisse garder son sérieux ; il éclate, il m’entraîne, et perdant l’équilibre à force de rire, nous tombons, en nous tordant, sur un canapé.


19.