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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/765

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MONROSE


rapporta cet étrange billet : « Ne prenez plus la peine d’envoyer chez moi, monsieur. Croyez que je n’attends pas avec moins d’impatience que vous-même le moment de nous rejoindre. Je me flatte que, d’ici à quinze jours, je serai en état de vous demander un nouveau tête-à-tête. Votre étoile comporte, m’écrit-on, que la première fois qu’on vous attaque, l’avantage vous demeure. Tout aussi malheureux que ceux qui ont fait cette épreuve, comme eux je me persuade qu’on peut prendre sa revanche avec plus de succès. »

On avait signé : sir Georges Brown.

Cet écrit, qu’on saura bientôt être le nec plus ultra de l’insolence et de la méchanceté, fut d’abord pour nous une obscure énigme, où l’on ne devinait que le projet d’un homme haineux, autant qu’entêté, qui, dans la rage d’avoir succombé, voulait, à propos d’une dispute puérile, en venir à des extrémités outrées. Chacun a sa manière de faire honneur à sa patrie. C’est ainsi que sir Georges visait à soutenir la réputation qu’ont messieurs les Anglais d’avoir du caractère, d’être fiers, et surtout de nourrir contre nous dans leur cœur une haine implacable. Toutefois, de ce vulgaire féroce (eh ! qui ne sait qu’il y a le vulgaire de tous les