Aller au contenu

Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/768

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
17
MONROSE


gner ? Voici pourtant ce qui était arrivé à milord Sidney, dès le séjour d’à peu près dix mois que j’ai dit avoir fait à Londres après qu’il eut épousé ma sœur.

Mon beau-frère jouissant d’une grande fortune, et membre du Parlement, s’était bientôt livré à la politique, aux affaires d’État, avec la même passion qui l’avait fait servir sur mer avec tant d’éloge. À certaine assemblée, quelque différence d’opinion ayant fait dégénérer les contradictions en querelle personnelle, lord Wiston et Sidney s’étaient rejoints et battus au pistolet ; le dernier avait été très-déplaisamment blessé, de manière à détraquer pour la vie certaine partie de lui-même de laquelle, dans le temps, j’avais eu beaucoup à me louer. Depuis ce malheur, il n’avait cessé de languir : condamné à des précautions extrêmes, il ne pouvait se relâcher à cet égard sans un péril imminent. C’est une de ces crises, toujours subites, qui m’avait privée de voir arriver ma sœur aussitôt que je m’en étais flattée ; d’autres circonstances avaient décidé de plus loin que Sidney, trompant in petto le vœu de son épouse, ne l’accompagnerait point lorsqu’il serait question de passer la Manche.

Avant de partir, Zéïla (je me servirai dé-

2.