ses pieds ; il ne le souffrit point. « Écoutez-moi,
Zéïla, dit-il en me baisant au front pour la première
fois depuis ma funeste aventure, jamais je
ne fus assez vil pour ajouter à votre malheur
par quelque humiliant reproche. Vous avez arraché
malgré moi des secrets que je me proposais
de vous laisser ignorer à jamais ; croyez cependant
que le même instant qui vous les a
révélés va les replonger dans l’oubli. Méprisez-moi
si de la vie je profère une seule parole qui
puisse réveiller vos douleurs. Jugez si je vous
aime encore, au choix que je fais de vous pour
me rendre un important service ! — De moi !
milord ; je serais assez fortunée… — Ose m’appeler
ton… ami… Soyons amis, Zéïla ; c’est ce
que nous pouvons être encore… » Tant de générosité
pénétra mon âme ; je fondis en larmes
sur une de ses mains… Il daigna porter une des
miennes à sa bouche. « Partez, dit-il ; dès que
vous arriverez à Paris, mon notaire viendra
vous remettre un papier où sont contenues des
instructions pour ce que j’ose exiger de votre
intelligence et de votre sagesse… Si je vous
rends aujourd’hui ma confiance à propos d’une
négociation au succès de laquelle j’attache en
grande partie le bonheur du reste de mes jours,
jugez à quel point je suis persuadé du désir sin-
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MONROSE