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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/858

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MONROSE


Avez-vous déjà pris un rôle dans le complot inique ? » Je ne répondis rien ; je gardai seulement la porte. Zéïla se désolait dans un fauteuil. Monrose était trop délicat pour forcer la barrière que je lui faisais de ma personne… Il a baissé les yeux ; il médite… Puis il court à sa mère, se jette à ses pieds ; implore un pardon pour son manque de respect ; se justifie le moins mal qu’il peut du transport où il vient de s’engager ; mais, toujours furieux contre le baronnet, il jure que jamais cet homme ne deviendra l’époux de Charlotte.

Cependant nous voilà fort embarrassées. « Sir Georges est-il déjà prévenu de votre arrivée ? demande le jaloux à sa mère. — Pourquoi cette question ? — C’est que sans doute, s’il vous sait à Paris, il se hâtera de réclamer l’exécution du projet de le marier avec miss Charlotte… mais j’y mettrai bon ordre ! — Écoutez-moi, mon cher neveu. — Volontiers, pourvu que vous approuviez mon idée. — Quelle est-elle ? — D’empêcher, n’importe comment, une union qui serait funeste à mon repos. Que milord me refuse sa nièce, il en sera maître : je ne l’épouserai point malgré lui ; mais que du moins il ne la force point à contracter un engagement pour lequel je sais qu’elle aurait de la répu-