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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/860

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MONROSE


je, car je vois jusqu’à présent tout au moins autant de roman et de taquinerie que de vraie passion à cette belle reprise d’amour. — Je le souhaite, répliqua ma sœur, car la connaissance que j’ai du caractère de mon époux, me fait craindre qu’il ne soit incapable de varier dans ses plans. En un mot, j’écrirai ; mon fils écrira lui-même : ne doit-il pas être assez généreux pour rien entreprendre avant le retour des réponses ? — Il s’y engagera, j’en réponds. — Quelles dures lois vous me dictez ! Mais, si je me prête à vos sévères désirs, vous-même, ma mère, vous serez jusqu’à nouvel ordre absolument neutre entre sir Georges et moi ! Je vous jure donc de ne plus rien tenter sans votre attache ; heureux si je puis, au prix du plus cruel sacrifice, vous prouver à quel point je suis jaloux de ne perdre aucun de vos bons sentiments. »

Ce petit traité calma les esprits. Ma sœur retourna dîner chez elle, et dès l’après-midi miss Charlotte fut par elle conduite au couvent de Colombe.