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MONROSE


comme par miracle, rajeuni, ranimé ce chef-d’œuvre de beauté, dont on a lu tant de fois l’éloge. Comme à l’ivoire jauni la rosée du printemps rend toute sa blancheur, de même le plaisir a lavé les lys de ma sœur bien-aimée : le brandon de Prométhée a fait le reste. Lui seul a le droit de porter dans le sang ce principe vivifiant, cette flamme céleste qui bientôt soulève et dilate les appas affaissés, et pétille à travers les roses renouvelées.

À quoi bon cette médisance ? va me dire ici quelque sévère lecteur. Qu’avions-nous besoin d’apprendre un fait totalement étranger à la marche de cette histoire ? N’a-t-on pas assez de peine à rassembler dans son cerveau les détails essentiels ! Vous avez, ma foi, raison ; cet épisode est tout à fait ridicule, mais ma plume courait, et je n’aime pas les ratures. Oubliez donc que Garancey rajeunissait ma sœur, suivez-moi sans rancune sur ce chemin où nous avons encore à retrouver bien des gens de connaissance avant que d’arriver au but.