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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/890

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MONROSE


dans un tombeau ; tout me paraît en deuil autour de moi. Mes femmes… mornes… pâles… me servent dans un lugubre silence… Au lit je veux les renvoyer ; elles refusent de me laisser seule.

Cependant, au bout d’une heure le sommeil me surprend. Ô bienfait de la nature ! tu m’épargnas sans doute une maladie… Je dors !… et cependant à mon réveil… on m’apprendra peut-être que Monrose, mon ouvrage, mon sang, mon amant, mon ami, la plus aimable créature du monde, n’est plus !… qu’un plomb sacrilége aura brisé cette tête, chef-d’œuvre de la beauté !… ou transfigé ce cœur si noble, si tendre, si rempli des meilleurs sentiments… Et vous dormez aussi, Zéïla, sa mère… Du moins heureuse dans ce moment… vous ignorez… Nous dormons !