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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/905

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MONROSE


ne menace plus que le ciel. — J’attends ! » réplique sans s’émouvoir le fier baronnet. Mon neveu tire en l’air, l’amorce brûle, le coup ne part point. Il est clair que Senneville a trompé ; mais les combattants en ont-ils été moins intrépides, et Monrose en particulier moins généreux ? « Braves amis, leur dit aussitôt accourant le témoin, qui, pour mieux jouer son rôle, avait affecté de s’écarter, vous ne seriez pas des hommes si maintenant votre homicide fureur n’était pas apaisée… — Fureur ! réplique froidement sir Georges, m’en avez-vous vu ? Du mépris, j’avoue que j’en avais, et j’avais tort. Cette seconde défaite, car je devais mourir, ne me retrouve avec aucun des sentiments que je conservais après la première. (À mon neveu :) Vous savez, monsieur, que je ne vous ai pas craint ? Je puis donc faire l’aveu de vous estimer. Plus de combat avec vous : je n’ai l’honneur de connaître miss Charlotte que par un billet où, me reprochant de n’avoir sur elle qu’un droit injuste, elle m’a signifié que vous seul en avez de véritables. Vous pouvez les faire valoir : sir Georges désormais n’y fera plus obstacle. Je n’était point un avide spéculateur ; nous nous sommes réciproquement mépris. Pardonnez-moi la rudesse de Brutus dont j’ai su que vos