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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/929

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MONROSE


ma demeure et mon nom… Mais quand vous êtes séparée de votre funeste compagnie, quand le plan de votre voyage est tout à fait changé, oserais-je vous demander si vous n’auriez pas besoin… (Une bourse se montrait.) — Je ne manque de rien, répondit miss Charlotte presque offensée. — Que je sache du moins où je pourrai vous faire ma cour… — Je n’ai à Paris qu’un compatriote de ma connaissance ; mais de puissants motifs… » Ici les plus beaux yeux du monde se mouillèrent de larmes… Le marquis, attendri, ne put sans beaucoup d’efforts retenir les siennes… « Et vous n’avez pas encore daigné, dit-il, jeter les yeux sur l’adresse de celui qui vous est si passionnément acquis… (La carte déroulée.) — Ô ciel ! s’écrie l’adorable miss, vous, le marquis d’Aiglemont ! vous peut-être l’époux de cette femme… — Quel trouble, madame, quels accents de courroux peut vous arracher un nom… — Perfide marquise ! — D’où la connaissez-vous ? Que vous a-t-elle fait ? — Rien, rien, Monrose seul est criminel… — Monrose ? Qui venez-vous de nommer encore ? — Un monstre !… oui, des monstres ! lui, votre femme, ils m’ont assassinée !… C’est pour elle !… L’ingrat ! et c’est au moment où je lui rendais toute ma tendresse !… »