ma foi ! d’exposer vos jours pour le caprice d’un
mignon qui se lasserait aujourd’hui d’une tache
qu’il a bien pu garder pendant près de huit
ans ! Laissez-moi faire : je saurai bien vous tirer
d’embarras. — Comment cela, mistress ? — Oh !
comment ? ne vous mêlez seulement de rien. Je
vous jure que de votre vie vous n’entendrez plus
parler de ce petit seigneur-là. Ne vous suis-je
pas tendrement dévouée, milord ? Quand, par
amour pour vous, j’ai pu renoncer à Sidney,
mettre dans votre lit la fille que j’avais eue avec
lui, vous sacrifier tout, tout… (il est vrai que
vous m’avez fait tout retrouver et bien au delà,)
mistress Brumoore, en un mot, regardera-t-elle
à une gentillesse de plus pour vous épargner
une tracasserie ? Deux gens sûrs apostés… —
C’en est trop, monstrueuse Sara ! J’ai des vices,
et j’en rougis ; j’ai pu partager avec vous tous
les crimes de la débauche, je saurai m’en punir ;
mais ceux de la scélératesse ne sont pas faits
pour moi !… » En même temps il sonna pour
qu’on lui envoyât son homme de confiance.
Quels que fussent, en attendant, les efforts de
Sara pour apaiser milord, qui l’étonnait par
une pudeur inusitée, car aux flagorneries se
mêlaient d’irritantes familiarités, — quand, dis-je,
l’honnête Wilson parut : Conduisez mistress
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MONROSE