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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/956

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MONROSE

« Nous dînâmes. Sidney dit enfin : « Je pensais à vous écrire, milord, quand votre effrayante lettre m’est parvenue. J’allais vous exprimer tout le regret que j’ai de ne pouvoir accomplir la promesse de donner ma nièce à votre protégé sir Georges Brown. Vous verrez à loisir les lettres que voici. — C’étaient les nôtres sans doute ? — Justement. »

« Milord Kinston se hâta de les parcourir. « À la bonne heure ! dit-il ensuite. J’avoue, mon cher Sidney, que mon principal objet, lorsque je fis négocier ce mariage, était de me rapprocher de vous à sa faveur ; mais l’affront que vous me faisiez de marier sir Brown à Paris, plutôt qu’en Angleterre, m’ayant paru signifier que vous vouliez m’ôter tout prétexte et toute occasion de renouer, je me refroidis beaucoup sur cette affaire, de laquelle il ne résultait pour moi qu’une mortification de plus. D’ailleurs, ce que ces lettres m’apprennent de la rudesse de sir Georges et des autres motifs qui doivent vous faire concevoir de nouvelles vues pour votre belle nièce, achève de me neutraliser. Sir Brown, à peine mon parent, avait quelques-uns de mes goûts ; vous estimiez en lui des connaissances relatives aux intérêts de la patrie ; vous croyiez avoir distingué chez lui