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MONROSE


riche butin dont il lui semblait cruel de se dessaisir à l’instant de la chute. C’est ainsi que, par un juste décret du sort, celui qui avait vécu dans la fange des vices, venait de trouver dans la fange même un mémorable quoique trop doux châtiment.

« Dès que tout ce qui concernait cette catastrophe a été réglé, comme je ne pouvais plus être à sir Brown d’aucune utilité, j’ai fait mes dispositions pour me remettre en route. La criminelle Brigitte, offrant ses services au malade, croyait bien saisir l’occasion de rentrer en grâce auprès de lui ; mais il l’a repoussée ; bien plus, il a fait dire aux hôtes qu’il ne répondait pas du désordre que pareille scélérate pourrait occasionner dans leur maison. Cependant il a eu la pitié de donner quelques guinées à la malheureuse, pour qu’elle pût arriver jusqu’en Angleterre. J’ai volé vers Paris, précédé de l’estimable Lebrun ; et si je n’avais pas eu le chagrin de trouver mon ami dans le malheur, je n’aurais finalement qu’à m’applaudir de mon orageux voyage. »

Il était bien naturel ensuite de contenter la curiosité d’un galant homme qui venait d’avoir tant de complaisance pour la nôtre. Il souhaitait ardemment et n’osait qu’à peine me de-