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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/981

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MONROSE


enchanté d’un impromptu dont la petite s’était tirée avec distinction, elle agréa pour époux certain Patrick, personnage essentiel que milord avait amené de Londres. Patrick était médiocrement aimable, mais le protecteur en fit un très-bon parti pour une orpheline dont tout le bien n’était pas même… un pucelage !

Un mariage encore qui se serait peut-être fait, s’il n’eût pas été totalement impossible, c’est celui de certaine jolie veuve. — De qui ? — De madame de Belmont. — Pour épouser qui ? — Sa Grandeur. Mais, de même qu’avec le Ciel, il est avec l’amour des accommodements. Monseigneur garda sa charmante conquête, à l’ombre de milord Kinston, qui, s’étant vivement épris de l’aimable Floricourt, et voulant surtout, par de bonnes et belles actions en tous genres, compenser un temps d’égoïsme qu’il se reprochait, se chargea de mettre sur le pinacle les deux amies, sans exiger qu’on les connût : il leur permettait même d’éviter cette célébrité dangereuse qui, dégénérant en opprobre, a bientôt empoisonné les plus douces jouissances.

Vivre mal avec celle dont on a fait sa compagne pour tout le temps qu’on doit exister, n’a pas moins d’inconvénient que le mauvais renom : on l’y trouve d’ailleurs. Pénétré de cette vérité,