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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/991

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MONROSE


ner le ciel. « Eh bien ! belle Charlotte, lui dit avec toute sa grâce Flore, encore embellie par le plaisir, épousez du moins à demi le cher Monrose, afin de ne pas me voler tout net ce que vous usurpez maintenant… »

Cette folie fut le coup de marteau sous lequel devait se briser le dur noyau du préjugé de Charlotte ; l’amande n’en était point amère : c’était la tolérance sous un bon épiderme de goût du plaisir… Elle sourit. L’oreille achevée, l’Anglaise vola dans les bras de sa ci-devant rivale, lui jurant de s’assurer par un prompt hymen d’imprescriptibles droits à sa précieuse amitié, mise à des conditions si douces… J’étais dans la confidence ; j’avais tout entendu, tout vu : je parus. Les époux, non moins amis que leurs belles, se faisaient avec loyauté les plus vifs serments d’être à jamais l’un pour l’autre Oreste et Pylade.