Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/11

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Par leur patriotisme ils te plairont peut-être,
Et puissent-ils en moi te faire reconnaître
Sinon un bon poète, au moins un bon Français !
Je le suis, car tes vers plurent à mon enfance,
Car je chéris tes chants nobles ou gracieux,
Car je sens se mouiller mes yeux,
Quand ils nous parlent de la France.


*


Épouvanté de ses revers,
Mais animé par ses victoires,
C’est à ses malheurs, à ses gloires,
Que j’ai voué mes premiers vers.
Plus de succès peut-être attendaient ma jeunesse,
Si leur vol moins audacieux
Eût su flatter de sa bassesse
D’autres autels et d’autres dieux ;
Mais, à ton idole chérie,
Ma Muse a consacré ses jours :
Un sourire de la Patrie
Vaut mieux que la faveur des Cours.



*