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Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/27

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Ainsi jadis, aux bords du Tibre,
Il fallait des Brutus avec le peuple-libre,
Il fallut un César avec le peuple-roi.

Mais César se croit Dieu, car il voit qu’on l’adore ;
Au point le plus sublime, il est trop bas encore ;
Il se trouve a l’étroit dans ses vastes états.
Et, pour laisser régner sa grandeur solitaire,
Il voudrait étreindre la terre,….
Dût-elle éclater dans ses bras.

Pour parvenir au but où son orgueil aspire,
Pour couvrir l’attentat fait à la liberté,
Sur une autre divinité
Il concentre l’amour des Français en délire :
Aux sons du clairon belliqueux,
Ils accourent sous ses bannières ;
Partout ils vont audacieux
Briguer ses faveurs meurtrières :
Car pour prix d’un noble trépas
Elle leur offre de la gloire….
C’est Bellone ! c’est la Victoire !
C’est la déesse des combats !