Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/147

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 Hostes de ton hostel, te donneront souci.
» Dieu te fera mourir au milieu des bataille»
» Accablé l’un sur l’autre, et fera les murailles
» De tes grandes citez dessous terre abysmer,
o Et la foudre perdra tes navires en mer.
» Si le peuple m’eust creue, il eust sans nulle peine
» Heureusement franchi ceste carrière humaine,
»Et fust mort tout ainsi que ceux à qui les yeux
» S’endorment dans le hot d’un sommeil gracieux :
«Mais il vivra toujours en douleur asservie’,
’ » Fraudé des passetemps et des biens de la vie :
«Puis à la fin la mort entouraient et en deuil
«Dans un lict angoisseux luy viendra fermer l’œil ;
» Qui plus est, ce grand Dieu qui de son cœur a cure,
» En voira ses démons couverts de nue obscure
» Par le monde cspier les vicieux, à fin
» De les faire mourir d’une mauvaise fin ;
»Et lors i\n vain regret rongera ta poitrine,
»Et ton cœur, deschiré d’une mordante épine,
» De quoy tu m’as chassé au lieu de me chérir,
» Qui te soulois ingrat, si chèrement nourrir, D
Ainsy pleuroit Justice, et d’une robe blanche
Se voilant tout le chef jusqu’au bas de la hanche,
Avec ses autres sœurs, quittant ce val mondain
Au ciel s’en retourna d’un vol prompt et^soudain-r