Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/18

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dieux, chez un peuple duàiord, à moitié com- posé de nations germaniques, et dans une so- ciété toute chrétienne : ces novateurs, c’étoient Ronsard et les poètes. de son école ; le mou- vement imprimé par eux aux lettres s’est con- tinué jusqu’à nos jours.

Ce seroit perdre de vue le plan de ce vo- lume que de nous occuper à faire l’histoire de la décadence de la haute poésie en France ; car elle étoit vraiment en décadence au siècle de Ronsard ; flétrie dans ses germes, morte sans avoir’acquis le développement auquel elle sembloit destinée ; tout cela, parce qu’elle n’a- voit trouvé pour l’employer que des poètes de cour qui n’en tir oient que des chants de fêtes d’adulation et de fade galanterie $ tout cela> faute d’hommes de génie qui sussent la com- prendre, et en mettre en œuvre les riches ma- tériaux. Ces hommes de génie se sont rencon- trés cependant chez les étrangers, et l’Italie surtout nous doit ses plus grands poètes du moyen âgé : mais chez nous, à quoi avoient abouti les hautes promesses des douzième et