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II.
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A CATHERINE DE MÉDICIS.
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Depuis la mort du bon prince mon maistre,
Vostre mary, mon seigneur et mon roy,
J’ai tant receu de langueur et d’esmoy,
Qu’avecques luy presque je me sens estre.
Un nouveau deuil en mon cœur je sens naistre,
Quand près de vous, Madame, je ne voy
Sa Majesté, qui faisoit cas de moy,
Et qui pour sien me daignoit recognoistre.
En regardant de toutes parts icy,
Je ne voy rien que larmes et soucy ;
Toute tristesse a sa mort ensuivie :
Ses serviteurs portent noire couleur
Pour son trépas, et je la porte au cœur,
Non pour un an, mais pour toute la vie.